Masque Kipong
Nouvelle-Irlande
Bois sculpté (alstonia), pigments naturels et opercules de turbo
19ème siècle
Hauteur : 80 cm
Collecté par le Capitaine Rudolph Brosch en 1894, lors de l’expédition impériale autrichienne de 1893-1895
Par descendance dans la famille Brosch depuis plus de 125 ans
André Breton, Poèmes, « Xénophiles », 1948
La vie rituelle et l’organisation sociale des clans du Nord de la Nouvelle-Irlande étaient rythmées par de longues et complexes cérémonies funéraires que l’on appelle Malagan. Ces pratiques très codifiées et structurées pouvaient être complétées par d’autres rites et des danses dont les plus importants étant connus sous le nom de Kipong.
Comme l’indique The Art Institute in Chicago, les masques de Nouvelle-Irlande créent une réalité qui leur est propre. Ils capturent et révèlent le pouvoir des esprits. En leur donnant vie lors des cérémonies, ils rendent leur présence tangible.
Les masques sont souvent portés ou présentés lors de célébrations pour honorer les morts, et peuvent être montrés aux côtés de figures de malagan dans les enclos cérémoniels.
Le masque Kepong (ou Kipong) présenté ici figure un esprit puissant et menaçant de forme humanoïde. Le décor concentrique au centre du masque est probablement la représentation peinte de « l’oeil de feu ». Cette image renvoie à la force vitale qui passe d’une génération à l’autre comme l’indiquent Michael Gunn & Philippe Peltier dans « Nouvelle-Irlande, Arts du Pacifique Sud », Musée du Quai Branly, Paris, 2007.
Ce type de masque d'une inventivité remarquable a fasciné les grands artistes du 20ème siècle et plus particulièrement les surréalistes.
Ce masque Kipong a été collecté sur le terrain par le capitaine de frégate autrichien Rudolph Brosch en 1894. Un an plus tôt, le capitaine Brosch avait été invité à se joindre à l'expédition impériale autrichienne dans les mers du Sud (1893-1895) sous les ordres du commandant Elder von Adamowicz sur le trois-mâts S.M.S. Corvette "Fasana".
Au total, 55 objets collectés en Nouvelle-Irlande au cours de l'expédition ont ensuite rejoint les collections du musée d'histoire naturelle de Vienne (Naturhistorisches Hofmuseum), tandis qu'un nombre restreint d'œuvres, dont ce masque, est resté par descendance dans la collection de la famille Brosch et ce durant plus de 125 ans depuis leur collecte.
Publication
André Breton devant une figure Kipong de sa collection
42 rue Fontaine, Paris, 1956
Photographie de Pablo VOLTA (1926-2011)
Original, 24 x 26 cm, numberoté 1/1 et signé par Pablo Volta